Chercheur·e du réseau


Faculté de communication
Éric George
Professeur.e
Université du Québec à Montréal (UQÀM)
Faculté de communication
École des médias
Intérêts de recherche
  • Usages des TIC et militantisme
  • Capitalisme et démocratie
  • Espace public et démocratie
  • Médias et mondialisation
  • Industries culturelles
Présentation de l'expert·e 

Éric George est professeur titulaire à l’École des médias de l’UQAM et dirige le Centre de recherche interuniversitaire sur la communication, l’information et la société (CRICIS). Il est également, entre autres, membre du Collège des nouveaux chercheurs et créateurs en Arts et Sciences de la Société Royale du Canada (SRC), chercheur associé à la MSH de Paris Nord et coéditeur de la revue tic&société (https://ticetsociete.revues.org/).

Ses travaux de recherche portent actuellement sur les mutations des médias et de la culture à l’ère numérique à partir d’une analyse qui met l’accent à la fois sur les phases de création / production, distribution / circulation et réception / appropriation des contenus. Il travaille également sur les caractéristiques des perspectives critiques en sciences humaines et sociales, et notamment en communication, ainsi que sur les rôles et places de la recherche et de l’institution universitaire dans nos sociétés. Plus globalement enfin, il s’intéresse aux rapports entre communication, capitalisme et démocratie. 

Informations générales
Numéro de téléphone : 
(514) 987-3000 x8597
Numéro de local : 
J-3165
Principales réalisations
Mutations de la culture et des médias à l'ère numérique, programme de recherche financé par le FRQSC (2015-2019)

L’expression « ère numérique » est maintenant présente partout et s’applique à presque toutes les activités de nos sociétés modernes. Il est question de numérique à propos d’économie, de sécurité et de surveillance et de bien d’autres domaines (fracture, solidarité, amitié, innovation, capitalisme, etc.). Les informations circulent presque toutes sous la forme d’un codage informatique binaire. Les supports, écrans de toutes sortes (ordinateurs, téléviseurs, tablettes, consoles de jeux vidéo, téléphones multifonctionnels) et les réseaux (filaires, satellites, micro-ondes, etc.) sont omniprésents tant dans les sphères professionnelles que privées et publiques de nos vies quotidiennes, sphères dont elles tendent en partie à brouiller les frontières traditionnelles. Mais le phénomène ne relève pas uniquement de considérations d’ordre technique. Ainsi est-il aussi question de « culture numérique » en référence aux usages des technologies qui font appel au numérique et à l’emploi d’algorithmes nécessitant un minimum d’interactivité. Les contenus d’origines diverses, qu’il s’agisse d’un article de journal, d’une émission de radio, d’un vidéo-clip musical, d’une série télévisée ou d’une visite virtuelle d’un musée sont dorénavant diffusés sur les mêmes plateformes. On parle même de « révolution numérique » en ce qui concerne le secteur des industries culturelles en général, ou de certaines de ses composantes en particulier, comme le cinéma, le jeu vidéo, ou la musique, fortement touchée par la numérisation des contenus. Les gouvernements du Canada et du Québec ont d’ailleurs adopté en 2014 une « stratégie culturelle numérique ».

Dans ce contexte, nous nous intéressons à la nature des mutations en cours des industries de la culture et de la communication à partir de la prise en compte des axes suivants : (1) la création/production, (2) la distribution/circulation et (3) la réception/appropriation des produits médiatiques et culturels. Pour ce faire, nous nous posons les trois questions transversales suivantes : (1) Qu’en est-il du double mouvement du maintien et de la remise en cause concomitante de filières distinctes ? (2) Comment se répartissent le pouvoir et le contrôle du marché au sein de ces industries de la culture et de la communication entre les acteurs dominants du passé et les nouveaux « entrants » ? (3) Que penser des possibilités pour les consommateurs de devenir plus actifs que dans le modèle classique des industries culturelles ?

Dans le cadre de ce programme de recherche financé par le FRQSC, plusieurs projets sont actuellement développés, notamment grâce au financement du CRSH dans le cadre du programme Savoir,. Nous en pilotons un intitué : Les nouveaux services d'intermédiation numérique et les transformations du secteur audiovisuel au
Canada et au Québec (2017-2021).

 

George Éric et Fabien Granjon (dir.), 2014, Critique, sciences sociales et communication, Paris : Mare et Martin, 359 p.

Ouvrage prenant place dans le cadre d'activités de recherche menées depuis 2010 sur les épistémologies critiques en culture et communication. L'activité se poursuit depuis. Elle a pris la forme de diverses publications dans des revues, des chapitres de livres et des actes de colloque. Elle se développe aussi grâce à la tenue de séminaires organisés au sein du CRICIS depuis 2010, d'un colloque international Où (en) est la critique en communication ? organisé en 2012 et plus récemment de tables-rondes et d'un ouvrage collectif placé sous ma direction ainsi que celle de France Aubin (UQTR, CRICIS) et Julien Rueff (Université Laval, CRICIS).

Ces activités de recherche nous apparaissent d'autant plus importantes à développer que nos sociétés sont caractérisées par des inégalités socioéconomiques considérables, voire croissantes, par la poursuite de rapports de domination issus tant du monde du travail que de la sphère privée, par des relations problématiques entre nous, les êtres humains et notre environnement. Nous nous trouvons donc dans une situation totalement inédite qui s’explique notamment par la domination du social par l’économie.

Or, les cent dernières années au cours desquelles se sont mises en place ou développées les tendances mentionnées ci-dessus ont été également caractérisées par le large déploiement d’un nombre considérable de moyens de communication, de la presse écrite à internet en passant par le cinéma, le téléphone, la radio et la télévision. Ces développements ont rendu possible une telle croissance des échanges informationnels et culturels, surtout dans les pays les plus riches de la planète, que nos sociétés peuvent être de plus en plus caractérisées par la place toujours plus importante qu’y tiennent les pratiques de communication médiatisées.

Il nous apparaît donc que les réflexions, les analyses, les observations sur les différents rôles de la communication dans nos sociétés doivent dorénavant prendre une place tout à fait cruciale dans la période actuelle, à la fois afin de comprendre notre monde et pour le transformer. Si les recherches en communication consistent à étudier les conditions, les formes et les pratiques de création, de circulation et de réception des productions symboliques, il y a donc urgence de s’y intéresser pour deux raisons majeures : d’une part, la communication se retrouve au service de tous les rapports de domination (relevant du capital, du patriarcat, des relations interculturelles, etc.) ; de l’autre, elle est également partie prenante de toute tentative d’émancipation, à commencer par son rôle potentiel en termes de nécessaire prise de conscience, de décloisonnement de notre imaginaire.

Telle est l’ambition de ces travaux qui peuvent donc prendre plusieurs formes telles que des projets de recherche, des publications et des interventions.

 

George Éric (dir.), 2015, Concentration des médias, changements technologiques et pluralisme de l’information, Québec : Presses de l’Université Laval, 286 p.

Ouvrage de synthèse faisant suite à plusieurs recherches consacrées entre 2004 et 2014 aux rapports entre la concentration de la propriété des médias, les changements technologiques (dont la numérisation de nos sociétés) et le pluralisme de l'information suite à l'obtention de trois subventions dU CRSH (Développement Savoir, Savoir et Connexion) et une du FRQSC (nouveaux chercheurs).

Être bien informé constitue un élément indispensable pour participer aux choix collectifs et au vivre-ensemble en société. Qu’il s’agisse de voter lors des élections, de prendre part aux activités des partis politiques, de s’engager dans les mouvements communautaires ou associatifs, un certain consensus peut se faire sur l’importance du pluralisme de l’information. Il est cependant beaucoup plus difficile de se mettre d’accord sur ce que l’on entend par l’expression " pluralisme de l’information ", ainsi que sur les conditions mêmes pour favoriser un tel état.

En proposant de mettre l’accent sur le pluralisme des voix ainsi que des formats et des types d’entreprises, le contenu de cet ouvrage nous invite à penser la diversité de façon plurielle et renouvelée. Il apparaît important de revoir en ce sens les structures organisationnelles, les politiques publiques et les logiques dominantes, notamment économiques, tout comme il importe d’encourager des pratiques innovantes qui favorisent cette diversité, notamment en mobilisant les technologies qui participent à la "numérisation de nos sociétés".

 

 

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