Chercheur·e du réseau


Faculté de communication
Camille Alloing
Professeur.e
Université du Québec à Montréal (UQÀM)
Faculté de communication
Département de communication sociale et publique
Intérêts de recherche
  • Humanités numériques
  • Médias socionumériques
Informations générales
Numéro de téléphone : 
(514) 987-3000 x1990
Numéro de local : 
AB-7260
Principales réalisations
[E]réputation médiation, calcul, émotion

Évaluer une entreprise, commenter un produit ou un service, « liker » un message promotionnel… Le Web produit des réputations. Si les organisations quantifient depuis de nombreuses années les opinions pour évaluer leurs réputations, et orienter leur prise de décision, en quoi le Web modifie-t-il ces approches ? Comment les dispositifs numériques calculent-ils, voire fabriquent-ils ce que l’on nomme couramment l’e-réputation ? Est-elle un nouveau moyen de s’orienter en ligne autant qu’une nouvelle forme d’autorité ? Dans cet ouvrage, la réputation en ligne est analysée et discutée selon quatre prismes : documentaire (comme un ensemble d’indicateurs), algorithmique (comme un élément de gouvernance des plates-formes web), affectif (comme un élément de nos sociabilités connectées) et managérial (car pour les praticiens la réputation numérique « se doit » d’être gérée par les organisations).

Le Web affectif, une économie numérique des émotions

Des « smileys » aux « like » en passant par les émoticônes, la joie, la peur, la tristesse, la colère mais aussi l’ennui circulent sur les réseaux sociaux. Nos émotions sont provoquées, capturées, évaluées et deviennent une stratégie pour les GAFAM. Quelle valeur les principales plateformes numériques accordent-elles à nos affects ? Quel bénéfice en tirent-elles ? En tant qu’usagers du Web, comment ce travail affectif change nos manières de nous exprimer et de nous informer ? Au travers d’une analyse à la fois socioéconomique, technique, et critique, cet ouvrage propose des éléments de réflexion pour saisir l’émergence d’une économie numérique des émotions.

La fabrique des rumeurs numériques. Comment la fausse information circule sur Twitter ?

Alloing, C. et Vanderbiest, N. (2018). La fabrique des rumeurs numériques. Comment la fausse information circule sur Twitter ? Le Temps des médias, 30(1), 105–123. 

Dans cet article nous mettons en évidence le fait qu’un dispositif numérique comme Twitter n’est pas seulement un moyen de produire de la fausse information, mais de la mettre en mouvement. Nous discutons, à partir de l’étude de trois rumeurs apparues suite aux attentats du 14 juillet 2016 à Nice en France, la manière dont ce dispositif favorise la circulation de ces rumeurs autant que le démenti de celles-ci.

Les territoires numériques de marques pour repenser les cadres d’analyse du web

Le Béchec, M. et Alloing, C. (2018). Les territoires numériques de marques pour repenser les cadres d’analyse du web [The digital territories of brands for rethinking the analytical frameworks of the internet]. Questions de communication, 34(2), 7–20.

Parler des territoires numériques de marques ouvre un espace réflexif autant sur les catégories que sur les méthodes d’analyse des environnements numériques. Comme l’a souligné Julien Longhi (2017), la notion d’humanités numériques a été mobilisée pour montrer la nécessité d’un dialogue interdisciplinaire (Dacos, Mounier, 2014) pour les recherches en sciences humaines et sociales (SHS). Pourtant, nombre d’auteurs s’interrogent sur une prédominance des méthodes et outils dans les travaux des chercheurs au détriment du questionnement des notions et concepts (Rastier, 2011), ou encore du fait que les chercheurs inscrivent leur objet dans le design d’interfaces (Marres, Gerlitz, 2015 ; Rieder, Röhle, 2012), notamment au sein des digital methods. Ainsi la notion de « territoires numériques de marques » présentée dans ce dossier étudie-t-elle, au croisement de différentes disciplines (sciences de l’information et de la communication – SIC –, sociologie et sciences de gestion), les possibilités qui s’offrent au chercheur de repenser ses méthodes pour observer, circonscrire, catégoriser et analyser des objets numérisés. Dans cet article introductif, nous définissons le concept de « territoires numériques de marques » et sa capacité à interroger de manière inédite la transposition et la circulation d’objets déjà fortement étudiés en SIC (territoires, publics, etc.).

L’influence n’est-elle que donnée(s) ? Médiations et négociations dans les agences de communication « influenceurs »

Desmoulins, L., Alloing, C. et Mohli, V. (2018). ‪L’influence n’est-elle que donnée(s) ? Médiations et négociations dans les agences de communication « influenceurs »‪. Communication & Organisation, 54(2), 29–40.

Les promesses commerciales des agences de relations publiques d’identifier et de cibler des influenceurs sur les médias sociaux sont accréditées par l’aura des approches relevant des Big Data. Leurs clients recherchent des prescriptions stratégiques formelles alors que des spécialistes des mégadonnées assument la fabrication de métriques « bricolées » et empruntes de subjectivité car conçus à partir d’un dialogue entre clients, consultants en communication et spécialistes des data. Des consultants promus stratèges des Big Data jouent un rôle-clé d’« évangélisation » et de médiation dans les négociations sur le sens des données. Ce faisant, ils co-fabriquent des données et des discours au cœur de dynamiques organisationnelles centripètes.