Chercheur·e du réseau


Faculté de communication
André Mondoux
Professeur.e
Université du Québec à Montréal (UQÀM)
Faculté de communication
École des médias
Intérêts de recherche
  • Technologies socionumériques
  • Big Data
  • Médias socionumériques
  • Surveillance
  • Idéologies
Présentation de l'expert·e 

André Mondoux est sociologue et professeur agrégé à l’École des médias de la Faculté de communication de l’UQAM. Il est co-fondateur du Groupe de recherche sur l’information et la surveillance au quotidien (GRISQ).

Il se spécialise dans les rapports entre technologies numériques et société, plus particulièrement sous l’angle de la (re)production sociale. Il mène actuellement des travaux sur le Big Data, les circuits de marchandisation des données personnelles et la gouvernementalité, et l’intelligence artificielle. Il travaille également sur « l’algorithmisation » des discours politiques sur les plateformes numériques et sur l’impact de la collecte massive de données sur les liens contemporains entre intimité, vie privée et société.

Informations générales
Numéro de téléphone : 
(514) 987-3000 x4828
Numéro de local : 
J-3790
Principales réalisations
CRSH Savoirs (2015-2020) : BIg Data et gouvernementalité

Grâce à des algorithmes sophistiqués capables de décrypter des affinités cachées entre plusieurs types de données, le Big Data a la prétention de colliger les données personnelles des médias socionumériques afin d'établir des corrélations où les activités humaines seraient modélisées et ainsi rendues prévisibles. L'objectif de cette recherche est d'analyser l'utilisation des médias socionumériques à la lumière des circuits de production, de captation et de traitement de données produites par les utilisateurs (Big Data). Nous entendons vérifier si cette dynamique sociotechnique (le couplage médias socionumériques/Big Data) est fondée sur l'automatisation de la production, de la captation, du traitement et de la valorisation des données des utilisateurs (gouvernance algorithmique : Rouvroy et Berns 2013; Sadin 2013). Nous posons l'hypothèse que ce couplage sociotechnique pourrait constituer une forme de régulation fondée sur cette automatisation et qui se déploie à même des processus de communication : les utilisateurs génèreraient des données qui, une fois captées et traitées, serviraient en retour à nourrir des représentations qui leur sont adressées et qu'ils intègreraient dans leurs pratiques quotidiennes. L'objectif principal de notre recherche consistera à comprendre comment les informations produites par les médias socionumériques s'inscrivent dans des processus de circulation et captation de données produites par les individus et vérifier si elles conduisent à l'émergence de nouvelles formes de régulation articulée autour de la de surveillance et de la gouvernance.

FQRSC (2013-2016) Géolocalisation et médias socionumériques

Cette recherche s’inscrit dans le contexte de la prolifération de médias socionumériques (ex : Facebook, Twitter, Foursquare) qui se présentent comme des outils techniques producteurs de liens sociaux (réseautage, partage, etc.) selon une double dynamique. La première repose sur l’auto-expression/production de soi – se rendre visible - et la seconde, sur la création de profils de consommateurs sur la base des donnés accumulées - regarder (Mondoux 2009, 2010, 2011). Plusieurs travaux (Andrejevic, 2007; Marx, 2002) ont montré que ces rapports sociaux induisent ainsi une banalisation de la surveillance puisque que cette dernière est intégrée à même les liens sociaux et la marchandisation de l’information. Parallèlement, nous assistons à l’intégration des médias socionumériques dans les outils de mobilité comme les téléphones intelligents et les tablettes numériques qui de plus en plus intègrent des applications de géolocalisation (GPS). Cette intégration soulève plusieurs interrogations. Dans quelle mesure l’apport des technologies de géolocalisation au sein de médias dits « sociaux » participe-t-elle à une dynamique de surveillance, via les fonctions de traçabilité et d’« adressabilité » des usagers en temps réel, c’est-à-dire en les rendant repérables dans l’espace et dans le temps ? Cette intégration relève-t-elle d’une forme de banalisation puisque s’inscrivant dans des dynamiques sociales de définition du « réel » (rapport à l’espace et au temps) ? Enfin, le phénomène ainsi abordé dans son ensemble permet d’interroger la nature de ces nouveaux liens sociaux explicitement médiatisés au moyen de la technique.

FQRSC 2017-2020 Recherche-création Big Data et intimité

Ce projet a pour objectif la production d’un long-métrage sous la forme d’un essai documentaire portant sur la place et le sens de l’intimité à l’ère des dynamiques sociales d’auto-expression (médias socionumériques) et de la collecte de données massives (Big Data). Grâce à une démarche interdisciplinaire unissant la recherche-création et la recherche en sciences sociales, nous entendons mettre en rapport le circuit de production, circulation, captation, traitement et modélisation des données personnelles (surveillance et Big Data) et ses conséquences et enjeux sur le plan du rapport à soi (intimité). Cette recherche à partir du langage cinématographique comporte deux principales intentions : 1) permettre à la recherche de trouver dans le cinéma de nouvelles formes d’exploration de la subjectivité qui ne sont pas accessibles par les méthodes traditionnelles 2) proposer une expérience incarnée de la subjectivité où celle du public sera interpellée et de la sorte, contribuer à la mouvance documentaire de création qui tend à se faire oublier étant donné la place prépondérante qu’occupe le documentaire journalistique.

FCI 2014 Laboratoire sur les médias soiconumériques et la ludification

L’arrivée des médias socionumériques a induit de profonds changements. En effet, ces nouveaux médias permettent désormais aux individus de bénéficier de puissantes plateformes de diffusion d’informations. Cependant, ils augmentent également la circulation de données personnelles, ce qui soulève d’importantes questions. Quels sont les impacts de ces outils dits « sociaux », c’est-à-dire qui ont la velléité de « produire » du social ? Quelles sont les conséquences sur la vie privée de la circulation de données personnelles, par exemple au sein de circuits marchands (profilage marketing) ? Avec l’intégration de la géolocalisation au sein des médias socionumériques, passons-nous du profilage à une forme banalisée de la surveillance ? En fait, on peut désormais observer une dynamique valorisant la production, la circulation et la consommation de données personnelles. Cette dernière est alimentée par des stratégies visant justement à augmenter les flux de données, dont l’application de modes interactifs propres aux jeux vidéo à d’autres contextes communicationnels (gamification ou ludification). La ludification incite en effet à la production de données personnelles, en favorisant des interactions (connexions et échanges de données) qui tendent à être plus longues (davantage de données échangées). Enfin, cette massification de données en circulation est accompagnée par l’émergence de nouvelles technologies, regroupées sous le nom Big Data, qui consistent à lier de vastes bases de données entre elles pour appliquer des analyses de corrélation afin de non seulement modéliser l’état actuel d’un phénomène, mais, surtout, d’en prédire l’état futur. Ici se referme le cercle : la production, circulation et consommation massives de données personnelles tendent à être intégrées dans des systèmes de gestion fondés sur la prédictibilité des actions et ces résultats sont eux-mêmes réutilisés dans les médias socionumériques, ce qui a des conséquences importantes sur les rapports sociaux : dynamique de contrôle, surveillance, intégration des réseaux sociaux dans des réseaux commerciaux, influence des comportements en ligne, etc.

Affiliations